Hennuyères

Sur un terrain longtemps convoité mais ancré dans une situation administrative épineuse, ce projet est représentatif de la rénovation mesurée et adaptée au contexte par la mise en valeur de l’existant comme première responsabilité.

La parcelle est située en partie centrale d’un ensemble initialement plus vaste et fragmenté, puis vendu comme lots séparés par l’ancien propriétaire. Ce dernier lopin de terre fut longtemps conservé comme exploitation agricole, coincé entre les traces de la dernière épopée pavillonnaire et la densité du bois en contrebas du terrain. Dans un coin supérieur subsiste un reliquat de ferme construit naïvement et illégalement par le passé. Un héritage bancale dont l’état de délabrement avancé, la géométrie gauche ainsi que sa stabilité douteuse furent à la base de la réflexion.

La mise à distance de la route et des constructions voisines ainsi que la topographie flatteuse du site présentent ici bien des avantages ; ces conditions offrent la jouissance d’un terrain conséquent non constructible, une situation d’enclave idéale pour projeter l’habitat unifamilial à vocation durable, demande initiale des habitants. Reléguer l’habitation dans ce petit arrière-pays très apprécié expose à la nature proche et offre l’ancrage au sol et la quiétude quotidienne tant convoités. Caractéristiques d’un site isolé aux contours naturellement floutés.

Outre l’intégration paysagère essentielle et le rapport à l’environnement direct, la démarche consiste à étendre le volume existant, dans un rapport deux tiers/un tiers, respectivement existant et extension, répondant à un scénario de compartimentage saisonnier ; la bâtisse bénéficie d’une position et d’une orientation favorables aux aspects bioclimatiques et suggèrent l’occupation des lieux et la chauffe de ceux-ci. En refusant d’intégrer une technique embarquée trop imposante, la maison est dépourvue de chauffage dit « traditionnel » ; la production de chaleur est prise en charge par l’unique radiation du poêle de masse central. L’inertie complémentaire est procurée par l’épaisseur de l’enveloppe, composée d’une isolation en ballots de paille et de quelques centimètre de terre d’enduit. Scenario imposant que la bâtisse admet sans contraintes complémentaires tout en conservant des surfaces intérieures acceptables et la sauvegarde des façades originales.